[République] Catri Nivyx: Notes.

La Force a parfois un sacré sens de l'humour et des chemins détournés pour arriver à ses fins.

C'est l'histoire d'une jeune femme née il y a maintenant 25 ans sur Alpheridies. Comme beaucoup de Miraluka, sa mère, douée pour la Force, était entrée dans l'Ordre Jedi, ce qui ne l'empêcha pas de tomber amoureuse d'Argaï Nivyx et de lui donner un enfant que l'homme éleva durant ses quatre premières années à l'abri des regards inquisiteurs. Il voulait préserver l'enfant des foudres de l'Ordre, et craignait qu'elle ne lui soit rapidement enlevée, eu égard à son don naturel pur la Force évident.

Cependant, les craintes d'Argaï sur l'avenir de sa fille se révélèrent justes,non pas à cause de l'intérêt de l'Ordre mais à cause de ses dérives. En effet, lorsque la guerre éclata, il apprit avec horreur que sa compagne s'était laissée corrompre et avait rejoint les Siths. Craignant que sa fille, en intégrant l'ordre, ne suive la même voie de corruption ou pire, soit enlevée par sa mère pour la former ou tuée durant l'une des attaques meurtrières des Siths sur les sites de l'Ordre, il préféra prendre l'enfant alors âgée de 4 ans avec lui et disparaître dans la galaxie. C'est à ce moment qu'il changea son patronyme pour pendre celui d'Argaï Nivyx et rebaptiser sa fille Catri. De son ancien nom, elle ne sait rien, son père ayant toujours refusé de lui révéler.

S'en suivit alors une longue période d'errance spatiale. Dans la traîne de son père, la petite Catri bourlingua de cargo en station spatiale, de planète en lune, semblant toujours partir lorsque les choses se tassaient enfin et qu'elle pensait qu'ils allient se fixer. Tout Miraluka qu'il était, Argaï s'avérait un excellent combattant au corps à corps, relativement prisé pour ses qualités d'anticipation et son habileté avec une vribrolame. De son père, Catri garde le souvenir d'une émanation de force tranquille, parfois inquiète, mais très impressionnante. De son physique, comme du sien, elle ignore par contre tout, comme tous ceux de sa race. Pendant longtemps, elle tenta de lui arracher la raison de cette fuite sans fin, mais n'eut la réponse que bien plus tard.

Cette errance prit fin alors que la petite Catri était devenue une jeune fille de 15 ans. Son père fut engagé par un cirque spatiale itinérant, mi foire aux monstres, mi cirque traditionnel. Rapidement, la jeune femme passa du statut d'enfant d'employé à celle de membre de la troupe. En effet, son don pour la force, de plus en plus développé malgré la friche dans laquelle il avait grandi lui offrit une place de voyante infaillible et parfois même redoutée. Sans le savoir, Catri voyait bien au-delà de ce que lui accordait sa nature de Miraluka, et Argaî ne pouvait constater qu'avec impuissance que ce qu'il redoutait le plus ne pouvait être arrêté. Cependant, il prit le parti de cesser de fuir, et de profiter du statut d'itinérant que leur donnait la vie dans le cirque.

Argaï finit par expliquer à sa fille les raisons de leur fuite perpétuelle, lui brossant un tableau sans concession de ce qu'était devenue sa mère et de l'ordre Jedi lui-même, incapable de préserver ses meilleurs membres. Dès lors, les sentiments de la jeune femme au sujet de la Force et des Jedis furent ambigus : une franche détestation de l'ordre et de ses dérives, en bien comme en mal, et de fait des Siths et de l'Empire, mais aussi une curiosité grandissante pour la Force et ses aptitudes personnelles.

Discrètement, la jeune femme se renseigna alors dès qu'elle le put sur les planètes où s'arrêtait le cirque, collectant informations, rumeurs et data à ce sujet, et tentant par elle-même de la maîtriser. En effet, ses talents de voyante s'accompagnaient le plus souvent de rêves et d'intuitions plus que désagréables à gérer. Mais ils lui permirent plus d'une fois d'éviter la catastrophe. Plus d'une sauf une fois, la fois où elle perdit son père. La Force, une fois de plus farceuse, et voulant sans doute assurer son dessein, ne lui permit pas cette fois d'anticiper ce qu'il se passa. Et c'est impuissante que Catri vit son père blessé mortellement suite à une rixe entre des clients du cirque et certains de ses employés qui s'étaient jugés insultés.

Ce dernier lien perdu, Catri s'adonna alors complètement à ses recherches sur la Force. C'est pour cette raison que lors de l'escale du cirque sur Saetada, ayant entendu parler de son antique praxeum, elle se mit à sa recherche. C'est là que la Force (encore elle) mit sur sa route l’irascible Galeo Katsu, qui décida de la prendre comme élève. Les premières réticences de la jeune femme furent balayées quand elle comprit que ce Jedi-là n'était pas comme les autres, et que par conséquent, elle-même ne serait pas comme avait été sa mère ou comme étaient ceux que son père abhorrait. Elle endura donc son enseignement sans jamais se plaindre, ni du froid, ni de la douleur, ni des brimades. Elle fit confiance à son "maître", et encore aujourd'hui discute rarement ses décisions ou ses directives. Elle éprouve pour lui un respect véritable qu'elle cache en général sous une sorte d'indifférence qu'elle affiche en général pour la majorité des gens qu'elle croise, principalement parce que son enseignement ne s'est jamais placé sous le signe d'une autorité ou d'une infériorité.

C'est à sa suite qu'elle a intégré les Corsaires. Son caractère s'est très rapidement adapté à la compagnie des deux contrebandiers, et elle est rapidement devenue l'un des capitaines de cette association "commerciale", à bord du vaisseau arraisonné par ses bons soins ainsi que ceux du vieux docteur.

Le praxeum du veilleur de Saetada était une structure enterrée sous une colline, les statues en bronzium des ses occupants successifs occupaient la cour et les jardins attenants ; tout autour, la forêt étouffait la rumeur distante des villes avec leurs astroports. Il n'y avait rien ici pour déranger la paix… Durant la journée, des pèlerins venaient du comté voisin de Vao, ils déposaient des offrandes de toutes sortes à la grande porte ronde du Praxeum, même si le dernier des veilleurs avait rejoint la Force.

La nuit était tombée, venu à pied de la coopérative de fermes voisine, le vieux vagabond regardait la nuit tomber sur l'endroit familier… Une douleur étreignant sa poitrine au souvenir des temps joyeux passés ici ; immortalisé dans le métal, le visage d'une amie chère regardait dans le vide.

D'un geste discret de la main, l'homme activa le mécanisme de la lourde porte caché à l'intérieur du mur… Dans un grondement, le disque de métal se mit en branle.

Le générateur activa les éclairages du hall, révélant le sanctuaire inviolé depuis des années.

"Tu peux venir, maintenant."

Une forme hésitante émergea de derrière la haie qui l'abritait du vent nocturne.

"Il fait meilleur à l'intérieur."

Le vieil homme entra, suivi par une jeune fille inquiète. Avec la force de l'habitude, l'étranger à la barbe et aux cheveux blancs accrocha son manteau à la parterre, puis se déchaussa pour enfiler des sandales ; il sortit une paire pour la jeune fille et l'abandonna dans le hall alors que la porte se refermait.

Les réserves du Praxeum étaient complètes, le maître jedi Macy Mun y avait veillé avant de partir à la guerre des décennies auparavant. Le vieil homme s'activait à la cuisine lorsque son invitée finit par le rejoindre.

"Fais comme chez-toi… Si tu en as jamais eu un."

L'invitation n'était pas tendre, dans son ensemble l'homme repairait à la fois l'austérité et l'indifférence. La jeune femme explora prudemment les pièces attenantes, dont un grand salon au sol surélevé et couvert de tapis, derrière un champ de stase, une collection de tubes de métal ouvragés semblaient écraser la pièce de leur présence silencieuse.

Le champ vacilla dans son intensité alors que le dernier tube vers le bas se mit à flotter puis traverser l'espace le séparant des mains de la jeune femme ; mais de ses yeux bandés, elle voyait clairement la vague d'énergie dorée provenant de la cuisine et bougeant l'objet vers elle. La voix sèche de son hôte lui parvint peu après.

"C'était le sabre laser du maître jedi Macy Mun, troisième veilleur du système de Saetada."

Après un moment d'hésitation, la jeune fille pressa sur le bouton d'activation… Dans un feulement, la lame dorée s'étendit et se mit à vrombir.

"Je te formerai, puisque c'est la volonté de la Force… Si ça n'avait pas été le cas, tu aurais probablement tenu ce sabre dans le mauvais sens en l'activant. Remets-le à sa place, viens manger et racontes-moi ton histoire."

Galeo Katsu n'était plus un jedi, et former un nouveau disciple était la dernière chose à laquelle il se serait attendu… Toutes les raisons étaient contre une pareille décision, son échec personnel en tant que Jedi, la perte de son premier disciple qui le faisait parfois douter… Et cette jeune fille était bien âgée pour débuter sa formation. Mais elle était miraluka, les miraluka étaient peut-être les êtres les plus naturellement imprégnés par la Force, et son histoire acheva de la convaincre que la moindre des choses, était de lui offrir une chance de se battre pour décider qui elle voudrait devenir.

"A partir de maintenant Catri Nivyx, il n'y aura plus rien que mon enseignement ; oublie tout le reste, la galaxie sera tienne lorsque j'estimerai que mon tutorat ne t'es plus nécessaire. Va dormir si tu le peux, demain commence ta nouvelle vie."


[…]


Il faisait froid, le vent d'hiver soufflait dans la futaie voisine et couchait les longues herbes du pâturage surplombât le comté de Vao. Le vieil homme regardait le soleil comme s'il pouvait voir les radiations de façon concrète alors que derrière lui, la jeune fille suait et peinait à creuser dans la terre gelée.

"Sais-tu ce que tu creuses, Catri Nivyx?"

"Non, maître."

"Ta propre tombe."

Un silence uniquement meublé par le gémissement plaintif du vent s'installa, puis le vieil homme reprit.

"Le Jedi porte le titre de chevalier, malgré tout ce que professent les imbéciles, c'est au coeur de sa fonction, il est un guerrier… Pour toute forme de vie, et à plus court terme pour celles embrassant notre fonction, la mort est la conclusion inévitable. Accepte-le, embrasse la liberté apportée par cette certitude. Nous ne sommes dans cette dimension que pour un instant fugitif, il nous importe de l'utiliser au mieux pour accomplir la volonté de la Force."


[…]


La cadence numéro trois de Kavar était un exercice ne tolérant aucune marge d'erreur, le sabre laser était à son intensité nominale et trancherait toute matière qu'il rencontrerait ; c'était merveilleux de voir la confiance sereine de la jeune miraluka alors qu'elle effectuait la succession de mouvements rapides et complexes ; quelques semaines à peine et elle accomplissait ce que peu d'étudiants du sabre avaient pu exécuter avant elle.

La lame arriva en position d'arrêt, puis se rétracta.

Le maître ne fit aucun commentaire, il se contenta de claquer une fois dans ses mains pour signifier la fin satisfaisante de la session d'entraînement.


[…]


Catri Nivyx souffrait, elle souffrait horriblement. Bien, car cette leçon ne portait pas sur la sérénité.

"Nous sommes faits de chair, nous avons des impératifs biologiques. Ce qui nous différencie des autres organismes similaires est notre champ de perception étendue, mais pas uniquement ; ce qui nous différencie du reste de cette pauvre galaxie est notre discipline… nous manions un pouvoir sans limites, pour nous la faiblesse a des conséquences aux proportions tragiques, nous souffrons comme tout le monde, peut-être même plus parfois à cause de notre sensibilité ; mais jamais nous ne cédons, jamais."

La poudre blanche rongeait les chairs de la main en fumant, la brûlure chimique était plus que ne pourraient tolérer la majorité des gens avec un système nerveux fonctionnel.

"Concentre-toi, ne laisse pas la douleur te submerger, ne la laisse pas se manifester à travers toi… Projette ton esprit, isole tes sens, mais quoi que tu fasses: ne pers jamais le contrôle. Sans contrôle, le pouvoir n'est que potentiel… Et le potentiel lorsqu'il n'est pas correctement exploité, ne permet pas l'accomplissement de tes objectifs."


[…]


Assise face à lui dans l'atelier, elle était épuisée ; mais son don était si grand, la volonté de la Force de se manifester à travers elle si évidente, que Katsu menait la cadence en conséquence. Réparer les tissus de sa main avait été une pure formalité pour le guérisseur capable d'influencer le comportement à l'échelle cellulaire, la cicatrice dans son esprit était quelque chose avec laquelle elle devrait se débrouiller seule. Mais la souffrance n'était pas étrangère à Catri Nivyx, elle avait vécu dans la peur et fui des ombres toute sa vie ; aujourd'hui, elle s'était arrêtée et se préparait à les affronter.

Malgré sa longue expérience et tout son conditionnement, Galeo Katsu ne pouvait pas être totalement indifférent face à un destin pareil ; il admirait la démarche de la jeune fille, tout comme son incroyable potentiel… Et c'est pour ça qu'il devrait être impitoyable, il allait la former du mieux qu'il pourrait.

"Tu ne sera pas un Jedi, peut-être trouveras-tu un jour la voie du Jedi… Mais ce ne sera pas de mon fait. Je vais t'armer, t'apprendre à exploiter au mieux ton don et connaître les tactiques de tes adversaires ; un jour prochain tu réaliseras ton destin, qu'il soit de t'élever ou de tomber… Mais ce ne sera pas de mon fait. La Force a voulue que nous nous croisions à un moment précis de nos existences, mais ce que nous ferons de cette rencontre ne dépend que de nous. Ce que j'essaye de te dire, c'est que quoi qu'il arrive: nous sommes responsables. C'est une lourde responsabilité, mais elle est là: alors soit nous nous montrons à la hauteur, soit nous échouons."


[…]


C'était une journée très spéciale, aujourd'hui, Catri Nivyx avait achevé son premier sabre laser. Galeo Katsu l'attendait au centre de la cour, et sur le pilier central à côté de lui, reposait l'holocron des veilleurs.

"Aujourd'hui, je t'initie dans une tradition séculaire, celle des veilleurs de Saetada. Les différents veilleurs ont enregistré peu de leçons, ils ne souhaitaient s'exprimer que sur les sujets leur semblant d'importance. Tu es douée au maniement du sabre Catri Nivyx, comme l'étaient maître Klegg Kor'Tchek ou encore le chevalier Irius Zahn Cabb ; je vais les laisser te révéler leurs arcanes, les secrets de formes si évoluées que je ne pourrais jamais les maîtriser. Mais quelle que soit la subtilité de ta technique, n'oublie jamais le coeur de notre doctrine d'usage du sabre laser: c'est un outil et une arme, lorsque tu l'utilises comme dans chaque chose que tu entreprends, l'importance est d'atteindre le but que tu t'es fixée. La perfection du geste repose dans l'usage avec discernement, dans l'économie… La danse du soleil d'Iris Zahn Cabb peut-être le pinacle du contrôle de soi par un guerrier, mais quelle que soit la forme, un seul mouvement doit suffire. A présent, je te laisse avec eux."

Et il se retira, peu désireux de voir les fantômes familiers habitant le cube lui répéter des vérités par trop connues ; s'arrêtant devant la statue de Macy Mun, resplendissante sous le soleil printanier, Galeo Katsu ressentit une certaine lassitude, comme un appel à rejoindre ceux qui l'avaient précédé dans la Force.

"Bientôt…"


[…]


L'été était là, la douceur dans l'air et le ciel azur sans fin. La porte se referma sur le hall obscur, et les deux silhouettes dans la cour blanche prirent un moment pour contempler ce que signifiait cet instant précis.

"J'ai formé une guerrière, et l'ouvrage des guerriers est triste mais nécessaire. Nous ne pouvons plus reculer l'inévitable, le moment est venu d'aller à la rencontre de nos alliés et d'affronter nos ennemis. Puissent les fous qui s'opposent à nous et la volonté de la Force connaître une mort rapide et sans douleur."

"Un jour l'un de nous reviendra ici, n'est-ce pas maître?"

"Il faudra transmettre ce que tu as appris, oui."

Et ils tournèrent les talons, s'enfonçant dans les bois pour regagner la civilisation, puis l'espace.

Les effets de l'entrainement de maître Katsu sur la jeune femme sont évidents. Son physique est relativement atypique : un corps nerveux, élancé, aux muscles longs et souples, une silhouette longiligne, fluide, renforcée par une taille plus qu’honorable pour une femme.

Son visage, le plus souvent fermé, et dont tout le haut est recouvert par un bandeau décorée de perles, de chaînes et de plaques métalliques, est pourtant terriblement expressif. Froncement de nez, plis de la bouche, sont autant de signes de sa contrariété ou, au contraire, de sa bonne humeur.

Le visage lui-même est anguleux, aux pommettes saillantes, marqué çà et là de légères cicatrices et de quelques tâches de rousseur et de grains de beauté plus ou moins prononcés.

Ses mains restent les éléments les plus frappants de son physique : rompues au maniement des lames, aux doigts longs, elles évoquent des serres solidement ancrées sur le manche de son sabre et semble excessivement entretenues, au contraire du reste de la personnalité de le jeune femme, souvent négligée.

Du point de vue de son caractère, le fait d'avoir été élevée comme une herbe folle et de plus dans la fuite perpétuelle n'a pas fait d'elle la personne la plus sociable de la galaxie. Parlant peu, souvent acerbe, facilement bougonne (à l'image de son maître), elle s'attache peu, mais quand elle le fait, c'est de façon fraternelle et durable. De fait, elle est très attachée aux premiers capitaines des Corsaires, ainsi qu'aux recrues les plus anciennes qu'elle connait bien, et fera toujours son possible pour leur venir en aide s'ils le demandent. Elle tolère même l'atypique Syl'une, dont l'émanation la dérange pourtant énormément, ainsi que l'humour parfois pénible de Garm.
En général le Doc', la présente comme son assistante, et Catri ne présente aucun élément permettant de l'identifier comme étant un Jedi. De toute façon, d'après elle, elle n'en est pas un d'abord...

Elle avait une dizaine d'années lorsque son père lui avait mis dans les mains une lourde vibrolame. Elle avait perçu l'objet à travers la Force et avait constaté qu'il était bien différent de l'arme qu'Argaï utilisait. Au toucher, il était lourd et froid. La menace qu'elle y percevait était confirmée par ce contact.

Une simple question : «Pourquoi?».
Depuis toujours le père et la fille avaient banni les mots inutiles. Quand on fuit, on évite de trop perdre son souffle en parlant trop.

«Pour rassurer ton vieux père», fut sa seule réponse. Mais l'enfant compris ce qu'il voulait dire. Elle saisit l'arme, maladroitement. Argaï l'aida à assurer sa prise, la première leçon commença.

Ce petit rituel continua, chaque jour, avec régularité, jusqu'à ce que l'enfant sache manipuler son arme comme si elle était une extension de sa personne. Avec le temps, ses gestes, ses mouvements étaient devenus fluides et précis, la lame, soudain plus légère pour elle, étant une simple extension de son bras. Chaque jour, dans un ballet immuable, elle accomplissait les mêmes gestes, les mêmes pas que son père, s'accordant à sa danse martiale et y en intégrant chaque variante.

A 15 ans, Catri Nivyx savait sans se tromper rosser une personne trop insistante pour lui donner une bonne leçon, ou tout simplement, sans état d'âme, tuer un importun qui aurait pu être un danger pour les deux fuyards. Ce n'est que plus tard qu'elle apprit qui étaient ces importuns justement, et aussi que lorsqu'elle avait une dizaine d'années, son père avait posé la première pierre qui lui permis de pouvoir manipuler sans trop de difficulté le sabre laser confié par l'acerbe Katsu.

Si Argaï l'avait su à l'époque, il lui aurait certainement appris à manier un blaster! Décidément, la Force a beaucoup d'humour...