Trahison

Assise dans son cockpit, la capitaine corsaire consultait les nouvelles sur l’holonet. Celles-ci, si l’on prenait les médias républicains pour des chantres de la bonne parole, étaient plus que réjouissantes. La République ne cessait de gagner du terrain dans sa lutte contre l’Empire Sith, partout les forces armées remportaient de précieuses victoires et l’Ordre Jedi renaissait de ses cendres tel un phénix dont on n’aurait pas coupé les ailes.

La Twi’lek passa sur un réseau plus indépendant. Celui-ci laissait figurer un statu-quo des deux côtés, les forces armées campant sur leurs positions. Une guerre larvée où coups de mains succédaient à coups d’éclats. Chor’ann éteignit l’holonet, déprimée par ces informations. Elle venait de donner un an de sa vie à la lutte contre l’Empire, et rien n’avait bougé. La bureaucratie régnait en maître sur la galaxie, continuant de mettre des bâtons dans les roues des forces armées officielles officieuses. Elle était lassée d’avoir le statut de force mercenaire, de faire le sale boulot pour les politicards véreux qui ramenaient la couverture à eux dès qu’une opération se déroulait comme prévue.

La jeune capitaine broyait du noir quand le bip caractéristique d’un message sur le réseau de l’Initiative lui parvint. Lentement, elle déplia ses articulations. Son genou droit craqua, pour changer et arracha un rictus à la Twi’lek. Dès qu’elle restait trop longtemps assise, celui-ci avait tendance à se bloquer et à se rappeler au "doux souvenir" de la propriétaire. Arrivée à la console privée de l’Initiative, Chor’ann s’aperçut que c’était deux messages qui l’attendaient. Le premier était envoyé par Garm à l’ensemble du Réseau et le second lui était spécialement adressée. Elle laisse le premier message de côté et se concentra sur la lecture du deuxième. Bien que la missive était courte, la Twi’lek resta scotchée de longues minutes sur l’écran. Elle n’arrivait pas à croire ce que Garm venait de lui faire parvenir.

Elle essaya de contacter Garm, mais son comlink sonnait désespérément dans le vide. Sans plus de précision que le premier message du Corsaire, Chor’ann fonça dans son cockpit et programma un saut hyperespace pour la capitale de la République, Coruscant. Elle s'arrêta au dernier moment, devant la futilité de son geste. Pour le moment, elle ne pouvait farie qu'une chose...

Sénat de Coruscant. Dans l'antichambre du bureau du sénateur, régnait le chaos habituel. Les attachés sénatoriaux allaient et venaient, qui apportant des dossiers, qui déposant un stimcafé. Le sénateur, pour sa part, était enfermé dans son bureau, en plein discussion avec un interlocuteur. Il avait demandé – expressément – à ne pas être dérangé, et aucun de ses assistants, pas même un droïde n'oserait contrevenir à cet ordre, connaissant la colérique réputation de leur employeur.

"Nous avons eu ce que nous voulions sénateur, je suis fier de vous, votre ascension ne fait que commencer soyez-en sûr."

Le sénateur ne pu s'empêcher de sourire. Il se voyait déjà Chancelier Suprême, régnant d'une main de fer sur la République. Désireux d'aider un peu plus son allié, l'homme politique ajouta.

"Je peux vous proposer plus cher ami. Le démantèlement d'une organisation qui a tendance à mettre son nez dans des affaires qui ne la concerne pas si vous voyez ce que je veux dire. Et comme par le plus grand des hasards, il s'avère que c'est l'organisation pour laquelle travaille le colis. Autant dire que vous feriez d'une pierre deux coups."

Sans attendre de confirmation, il envoya un fichier comportant toutes les informations sur cette organisation. Le mystérieux correspondant reçu quelques instants plus tard le document. Le titre de celui-ci était on ne peut plus équivoque pour qui connaissait les organisations paramilitaires républicaines : Corsaires.